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Des poèmes et des chats
17 octobre 2010

L'alouette

Le jour commence à peine à blanchir les collines,
La plaine est grise encor ;
Au long des près, bordés de sureaux et d'épines,
Le soleil aux traits d'or
N'a pas encor changé la brume en perles fines,

Et déjà, secouant dans les sillons de blé
Tes ailes engourdies,
Alouette, tu pars le gosier tout gonflé
De jeunes mélodies,
Et tu vas saluer le jour renouvelé.

Dans l'air te balançant, tu montes et tu chantes,
Et tu montes toujours.
Le soleil luit, les eaux frissonnent, blanchissantes ;
Il semble qu'aux entours
Ton chant ajoute encore des clartés plus puissantes.

Plus haut, toujours plus haut, dans le bleu calme et pur,
Tu fuis, allègre et libre ;
Tu n'es plus pour mes yeux déjà qu'un point obscur,
Mais toujours ta voix vibre ;
On dirait la chanson lointaine de l'azur.

Pour qui l'écoute, un jour de réveil printanier,
Lorsque la feuille pousse,
Elle a des ces accents qu'on ne peut oublier ;
Moins exquise et moins douce
Est la framboise mûre aux marges du sentier ;

Moins vive, l'eau jaillit dans la roche creusée
Où le martin-pêcheur
Baigne l'extrémité de son aile irisée ;
Moins fine est la senteur
De la reine-des-prés, moins fraîche est la rosée

Tout s'éveille à ta voix : le rude laboureur
Qui pousse sa charrue,
Le vieux berger courbé qui traverse, rêveur,
La grande friche nue,
Se sentent rajeunis et retrouvent du coeur.

Sur tes ailes tu prends les larmes de la terre
A chaque aube du jour,
Et des hauteurs du ciel, par un joyeux mystère,
Tu nous rends en retour
Des perles de gaieté pleuvant dans la lumière.

ANDRE THEURIET

alouette_des_champs

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Commentaires
J
Magnifique... Je me revois enfant paysan, dans le champ de betteraves où il fallait désherber en piochetant.... Dans le champ de blé adjacent, en début de matinée lorsque le soleil commençait à chauffer, alors l'alouette s'élevait avec son chant qui nous faisait nous arrêter un instant, Et.... relevant la tête, nous écoutions dans un ravissement muet, l'alouette qui montait vers le ciel.... C'était avant...avant le défrichage massif, le regroupement des terres sur des espaces nus à perte de vue...il fallait devenir productifs... Plus de diversité des cultures, plus de, de bosquets...Et la 6éme extinction des espèces venait de commencer. Aujourd'hui nos écologistes, seuls maitres de la défense de la planète se battent pour conserver les moustiques ou les loups....Ont-ils donc jamais mis les pieds dans un champ labouré..??.. Les entend on protester contre le "modèle européen" avec ses fermes à 1000 vaches ou 150000 poules pondeuses.??..
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F
Libre comme l'oiseau, nous revons tous d'etre ainsi!! Joelle.
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