Douces années
Douces années qui couriez les collines
Douces années envolées à jamais,
Dans la forêt, les clartés opalines
Vous faisaient un halo, qui vous embellissait.
Il fallait vous voir. Vous marchiez au soleil.
Vous partiez gaiement à l'aventure.
Le ciel était d'un bleu à aucun pareil
Et les oiseaux chantaient dans les vertes ramures.
Les collines, alentour, étaient parées de vert.
Au milieu, ça et là, de multiples clairières
Semblaient être pour vous, havres de paix, offerts.
C'était le paradis, après maintes ornières.
Lorqu'enfin vous rentriez, au hameau, près du ciel,
Dans vos coeurs vous aviez une joie éternelle
Et la vie, à vos yeux, avait un goût de miel
Puis vous vous endormiez vers une aube nouvelle.
Je me souviens de ces veillées autour du feu.
Mon père vous contait les légendes anciennes.
Du fin fond de la nuit, les esprits des aïeux,
Étaient bien parmi nous, autant qu'il m'en souvienne.
O douces années, mon coeur vous remémore
Et vous reçoit toujours, telles que vous étiez
Jeunes, insouciantes, mais heureuses d'éclore.
Il n'en fallait pas plus pour être émerveillés.
Raymond FALCO