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Des poèmes et des chats
5 octobre 2012

La conscience

Minuit sonnait au clocher du village.
La lune, rayonnant dans un ciel sans nuage,
Se mirait dans l'étang ; d'un souffle langoureux
La brise par instants caressait le feuillage
Des bois silencieux.
Tout dormait, sauf un homme, amateur du mystère,
Qui s'en allait dans le champ du voisin
Dérober des pommes de terre.
Il poussait sa brouette en montant le chemin :
"Nous serons pris, nous serons, nous serons pris !"
- "Non, non", murmurait l'homme, et les chauve-souris
Disaient : "Si, si" sur son passage,
Et tournoyaient avec de petits cris.
Il arrive pourtant, et remplit sa brouette.
Du haut d'un gros noyer, voilà qu'une chouette
Lui crie : "Hu, hu ! je t'ai vu, je t'ai vu !"
Notre coquin eut peur et prit la fuite ;
Et la roue en tournant plus vite,
Lui chantait : "Tu seras pendu !"
Il rentra fort ému, mais sans autre aventure.
Tandis qu'il cachait sa capture,
Il entendit un chat qui criait : "Miaou !
Oh ! le filou, oh ! le filou !"
Il dormit mal et rêva de gendarmes.
Il s'éveillait, honteux de ses alarmes.
Quand tout à coup le coq chanta ; "Kirikiki !
Bien mal acqui, bien mal acqui !"
Il sort furieux : Eh bien ! oui, sale bête,
J'ai volé ; mais j'aurai ta langue avec la tête !"
Un voisin l'entendi, vite en secret conta
La chose à sa voisine : elle la rapporta 
A deux commères fort discrètes ;
Bref un ami courut avertir les sergents,
Qui menèrent mon homme où vont les braves gens
Qui sans payer font leurs emplettes.
Voilà mon conte, et je crois, mes amis,
Qu'il justifie assez le titre que j'ai mis.

Pierre Gabriel MOREL RETZ

(Merci Michèle pour le nom de l'auteur)

STOP, Bêtes et Gens 

Octobre2012_001

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Commentaires
B
Merci d'avoir publié ce si beau poème... que ma mère nous récitait.
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B
émotion assurée merci grand père.
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S
Que d'émotion de retrouver ce poeme qu'un patient de psychiatrie me récitait en boucle lorsque j'étais tout jeune infirmier en 1970.Je ne l'ai jamais oublie et pourtant j'ai 67 ans .<br /> <br /> Un immense merci a tous
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M
Je suis ravie d'avoir retrouvé ce poème dans son intégralité et de connaître le nom de son auteur. Mon grand-père le récitait à ses petits enfants dont je faisais partie; L'aventure de ce voleur de pommes de terre a marqué mon enfance et je n'ai pas oublié ce poème ni les moments privilégiés passés à écouter mon "pépé cima" ( j'ai 70 ans).
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S
Ce poème existe en Franco-provençal (ou arpitan). Connaissez-vous un lien ?
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