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Des poèmes et des chats
28 décembre 2008

Nuit de neige

La grande plaine est blanche, immobile et sans voix ;
Pas un bruit, pas un son, toute vie est éteinte.
Mais on entend parfois, comme une morne plainte,
Quelque chien sans abri qui hurle au coin d'un bois.

Plus de chansons dans l'air, sons nos pieds plus de chaumes ;
L'hiver s'est abattu sur toute floraison ;
Des arbres dépouillés dressent à l'horizon
Leurs squelettes blanchis, ainsi que des fantômes.

La lune est large et pâle et semble se hâter.
On dirait qu'elle a froid dans le grand ciel austère.
De son morne regard elle parcourt la terre,
Et, voyant tout désert, s'empresse à nous quitter.

Et froids, tombent sur nous les rayons qu'elle darde,
Fantastiques lueurs qu'elle s'en va semant,
Et la neige s'éclaire au loin sinistrement,
Aux étranges reflets de sa clarté blafarde.

Oh ! la terrible nuit pour les petits oiseaux !
Un vent glacé frissonne et court par les allées.
Eux, n'ayant plus l'asile ombragé des berceaux,
Ne peuvent pas dormir sur leurs pattes gelées.

Dans les grands arbres nus que couvre le verglas,
Ils sont là, tout tremblants, sans rien qui les protège ;
De leur oeil inquiet ils regardent la neige,
Attendant jusqu'au jour la nuit qui ne vient pas.

Guy de MAUPASSANT

tttnelt1

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Commentaires
S
QUE FORCE SOIT TOI JEDI MAUPASSANT
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