Cruels rivages

J'écoute dans le soir la chanson des flots bleus
Remplie du désespoir de tant de pauvres vieux
Et mères éplorées attendant sur la dune
Ceux qui se sont perdus par une nuit sans lune.

Je guette en soupirant de leur prière l'écho,
La vague en ses remous semble noyer les mots
Faits de pleurs et soupirs d'amour et d'espérance
Le vent emporte au loin tous les cris de souffrance.

A genou chaque soir vient prier l'orphelin
Qui à sont tour s'en va vers un pays lointain.
La mer en son sein le berce et lui raconte
Des rêves insensées et de merveilleux contes.

Prières et sanglots se perdent à l'infini
Aux pieds des saintes Croix, des calvaires bénis
D'un phare, la lueur troue cette nuit profonde
Et jette ses reflets sur la houle qui gronde.

Pensive et attristée, je détourne les yeux
De cette mer cruelle et des jolis flots bleus
Qui indéfiniment effacent sur la plage
La trace de mes pas empreints sur le rivage.