23 octobre 2008
Le Puits
Dans le sable se creuse un puits abandonné.
La nuit tombe au désert. Un grand oiseau qui plane
Tourne dans le ciel lourd, et d'un oeil étonné,
Contemple fixement la lente caravane.
L'eau ! L'eau ! Les fonts pesants se sont déjà levés.
Les chameaux chancelants tendent leurs encolures ;
Depuis bien des soleils ne s'étant abreuvés,
Les hommes aux burnous sautent de leurs montures.
Ils s'arrêtent soudain. L'eau verte est là, près d'eux.
Oui. - Mais plus près encor, gardiens silencieux,
Se dressent vers le puits d'étranges sentinelles ;
Deux lions accotés, en qui naît le courroux,
Et sur le front desquels, à travers les poils roux,
Brillent sinistrement quatre grandes prunelles.
René GONNARD
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