Rose Amère

J'ai ton corps contre moi si je ferme les yeux
Et ton sang porte dans mes veines
Ton désir, ta honte et ta peine
Voici que je te connais mieux.

Je te connais et je te possède
Ce qui me séparait de toi.
Le voile se tend, plie et cède
Moins à mes lèvres qu'à ma voix.

Je te retrouve en un paysage d'eau pure
Où je suis recenser tout ce que je t'ai pris
La source où ton plaisir naît, s'éveille, murmure,
S'enfle comme la vague et se rompt dans un cri...

Nous avons confondu nos fleuves et nos terres
Nous veillons les mêmes mystères.
J'ai le goût du baiser cueilli par un passant
Sur tes lèvres jeunes-amères...

Tu revis mon enfance impure et solitaire
Et mon premier désir est passé dans ton sang.

Roger RABINIAUX (inédit)