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Des poèmes et des chats
24 mars 2007

Les feuilles du chêne

Comme des bras tordus et maigres de vieillard
Harassant le ciel gris de prières dolentes,
Les rameaux défeuillés et moroses des plantes
Se dressent, à travers les loques du brouillard.

Oh ! les nids, les rayons, les brises embaumées !
Les aubes d'hyacinthe et les soirs carmin !
Oh ! les fleurs du printemps croulant sur le chemin
Comme les pleurs heureux et graves des ramées !

Ils n'en ont rien gardé, les mornes vétérans,
Les vieux arbres frileux, sans rayons, sans oiselles !
Quand le souffle d'automne eut dispersé les ailes,
Ils jetèrent loin d'eux leurs feuillages mourants !

Mais, en dépit du vent qui hurle sous les portes,
Là-bas, un chêne sombre et haut comme une tour,
Tel un aïeul gardant ses souvenirs d'amour,
Garde sur ses bras noirs toutes ses feuilles mortes !

Il les conservera jusqu'aux matins bénis
Du prochain renouveau, les chères trépassées !
Puis, elles tomberont de ses branches lassées,
Mais les jeunes oiseaux les mettront dans leurs nids.

Jean RAMEAU

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