Tour Eiffel
Et toi ? Tu n'es donc à personne ? A la terre pas plus qu'au ciel ?
Qui donc pourrait te dépeiner de ta rêveuse solitude ?
Vers toi roulent tant de rumeurs, airs fredonnés, chants rituels,
Vers ta nostalgie unité qui s'accomplit dans l'altitude.
Les messagers de l'ouragan vont te demander leur chemin,
Sur ton rêve démesuré croît la mousse des paix brumeuses,
Ah je voudrais me pendre à toi comme les ailes d'un moulin,
O toi l'athlète solitaire, ô tour Eiffel, mon orgueilleuse !
Soudain, dis-moi, pour t'accueillir qui donc doit surgir du nuage ?
Comme un quignon de pain solaire entamé l'aurore bascule
Par-dessus toi, où est ta tête, ô ma rêveuse tour Eiffel ?
Les pas clapotent par millions vers toi, par routes et ruelles,
Les rues ignorent le chemin des déserts que le soleil brûle
Console-toi, dans l'altitude, ô solitaire, avec l'orage.
Peretz MARKICH (Paris, 1923) -
Photo empruntée ici : http://anikphotos.canalblog.com