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Des poèmes et des chats
9 avril 2012

Les étrennes de l'orphelin

Fridelin est couché sur la marche de pierre,
Au poche de l’église, en un coin ténébreux.
Il voudrait bien dormir, le petit malheureux,
Mais en vain : le sommeil déserte sa paupière
Et le clément oubli se soustrait à ses vœux,
Car toujours l’orphelin grelotte sur la pierre.

Il se soulève, il voit passer dans le lointain
Les bourgeois attardés qu’attend une famille.
L’un chante, l’autre court ; chez tous la gaîté brille.
La cloche fait ouïr son appel argentin ;
Au zénith, la nuit tend son voile qui scintille ;
L’an neuf va commencer, à l’aube du matin.

Et Fridelin est seul, à sa pensée amère,
          A sa douleur abandonné !
Est-ce donc pour pleurer, pour souffrir qu’il est né ?
Jamais ne l’effleura la lèvre d’une mère…
Au deuil, dès le berceau, l’orphelin condamné
N’a pas même connu quelque joie éphémère.

Il sanglote ; il a froid, il a peur, il a faim.
L’étoile luit au ciel et la cloche résonne.
Ah ! pour le secourir, ne viendra-t-il personne ?
Cette nuit à ses maux mettra-t-elle fin ?
Ecoutez : il gémit… Regardez : il frissonne.
L’an neuf va commencer, à l’aube du matin.

Et déjà par des cris, des transports d’allégresse,
La fête s’annonçait dans plus d’une maison.
Pour les enfants heureux, si large est l’horizon !
Si doux sont les présents offert par la tendresse !
Chers agneaux, Dieu vous fit une bonne toison ;
Rien ne vous manquera, ni jouets ni caresse.

Cependant, l’orphelin avait fermé ses yeux
Dans le sommeil profond, dans le sommeil suprême.
Enfant, qui  ne sais pas encor comment on aime,
Ecoute le concert des anges radieux…
Parmi ses chérubins, Dieu te mettra lui-même,
Et tu vas recevoir tes étrennes aux cieux.

Alfred des ESSARTS

Eglise

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F
Cet escalier, il monte où??
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