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Des poèmes et des chats
17 décembre 2011

Les rêves

Quand par les soirs d’été dans un grand ciel sans voiles,
On voit briller la lune et les blondes étoiles,
Tremblante neige d’or,
Et que la brise douce en passant dans la plaine
Fait frissonner la fleur dont l’odorante haleine
Veut s’échapper encor,

Ils viennent bien souvent, ils viennent les doux rêves !
Comme ce chant lointain, des immortelles grèves
Où règne l’idéal !
L’au-delà tant cherché ! la mer bleue et limpide
Dont le vent n’a jamais dans sa course rapide
Terni pur cristal.

Ils viennent ! caressant nos âmes fatiguées
Par la triste sombreur des peines prodiguées
Au monde peu joyeux
Et nous font oublier les misères humaines
Quand leurs ombres d’azur en séduisantes chaînes
Passent devant nos yeux.

Du vol capricieux et léger des phalènes,
Ils vont, roses ou noirs, vers les rives lointaines
Où le soleil est clair,
Vers le bel Orient, pays de la lumière,
Dans le palais du roi, dans la pauvre chaumière,
Ils vont glissant dans l’air !

Vers le Nord triste et froid, le pays de la neige,
Dans les hameaux rêveurs de la pâle Norvège,
Ils vont en longs anneaux !
Sous les grands toits blanchis, froids, des Sibériennes,
En mêlant leurs chansons aux légers pas des rennes,
Aux grelots des traîneaux.

Où donc arrêtent-ils leurs ombres indécises ?
Pourquoi sont-ils poussés par de plus douces brises
Vers un grand seuil béni ?
Pourquoi ce seuil béni ? C’est celui du poète
Auquel ils vont donner un joyeux air de fête,
Un coin de l’infini.

Car pour lui, le penseur, tout est sujet de rêve :
Les rayons attiédis du soleil qui se lève
Brillant à l’horizon,
Tout, le clocher bruni dont la cloche raisonne,
La blanche fleur des champs dont la frêle couronne
Etoile un vert gazon ;

Le chant d’un rossignol perdu dans les vieux arbres
D’un grand par solitaire où s’endorment des marbres,
Fantômes du passé,
La source qui murmure une chanson morose,
Et la brise qui prend le parfum d’une rose
Sous un ciel faïencé.

Il aime à s’échapper de la ville bruyante
Pour aller contempler la plaine verdoyante
Quand les pâles lueurs
De la lune d’argent tremblent sur les grands saules,
Garnissant leur front gris et leurs larges épaules
D’indécises blancheurs.

Dans un de ces rayons, quand le sylphe s’amuse,
C’est l’heure où le poète a retrouvé sa muse
Dont le chant est si doux.
La muse qui lui jette une gerbe de roses,
Rêves épanouis de ses longs soirs moroses,
Qu’il reçoit à genoux !

Paule CORNILLE

AR

 

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