11 octobre 2011
Ruines
Les nénuphars immaculés se sont ouverts
Sur les mornes fossé où dort une eau croupie
Et le château désert que le temps estropie
Cache sa pierre grise au frais des roseaux verts.
Rongé par les étés, mordus par les hivers,
L'herbe d'oubli l'étouffe et la foudre l'épie
Et l'ombre des minuits couvre d'une aile impie
Les oiseaux ténébreux et les serpents pervers.
- Par quelle impénétrable et fantasque alchimie ? -
A l'heure où sur son front glisse la lune amie,
Le manoir semble vivre et, sous l'astre irréel,
Malgré le temps traînant ses pesantes semelles,
Dresse à l'horizon noir ses quatre tours jumelles
Comme des bras levés pour supplier le ciel !
Gabriel NIGOND
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