Crépuscule
Le soleil s'éteint dans un grand rougeoiement
Va peupler l'univers de milliers d'étincelles.
Les effraies affamées vont déployer leurs ailes
Et la nuit s'agiter d'un froid susurrement.
La vallée se blottit derrière les clôtures,
Étend sur les buissons sa noire couverture.
Puis s'endort, lentement, bercée par les grands vents
Qui des monts et des bois descendent vers la plaine
Chargés de mille bruits, répandant leur haleine
En liant l'irréel au monde des vivants.
Au loin des chiens aboient agitant leurs grelots
Humant l'air du soir l'odeur du cheminot.
Le hameau endormi placide dans le noir
Abrite dans ses murs les rêves pastoraux
D'amours fous et naissants de jeunes pastoureaux
Benoîts et souriants, accrochés au terroir
Car dès potron-minet il faudra s'étirer
Et arrêter les cris du troupeaux apeuré.
Jean-Marcel JOVER