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Des poèmes et des chats
17 mai 2010

L'alouette

Le jour commence à peine à blanchir les collines,
La plaine est grise encor ;
Au long des près bordés de sureaux et d'épines,
Le soleil aux traits d'or
N'a pas encor changé la brume en perles fines ;

Et déjà, secouant dans les sillons le blé
Tes ailes engourdies,
Alouette, tu pars, le gosier tout gonflé
De jeunes mélodies,
Et tu vas saluer le jour renouvelé.

Dans l'air te balançant, tu montes et tu chantes,
Et tu montes toujours.
Le soleil luit, les eaux frissonnent blanchissantes ;
Il semble qu'aux entours
Ton chant ajoute encor des clartés plus puissantes.

Plus haut, toujours plus haut, dans le bleu calme et pur,
Tu fuis allègre et libre ;
Tu n'es plus pour mes yeux déjà qu'un point obscur,
Mais toujours ta voix vibre ;
On dirait la chanson lointaine de l'azur.

O charme aérien !... Alouette, alouette,
Est-ce du souffle heureux
Qui remue en avril les fleurs de violette,
Ou du rythme amoureux
Des mondes étoilés, que ta musique est faite ?

Pour qui l'écoute, un jour de réveil printanier,
Lorsque la feuille pousse,
Elle a de ces accents qu'on ne peut oublier ;
Moins exquis et moins douce
Est la framboise mûre aux marges du sentier.

Moins vive l'eau jaillit dans la roche creusée,
Où le martin-pêcheur
Baigne l'extrémité de son aile irisée,
Moins fine est la senteur
De la reine-des-prés, moins fraîche est la rosée.

Tout s'éveille à ta voix : le rude laboureur
Qui pousse sa charrue,
Le vieux berger courbé qui traverse rêveur
La grande friche nue,
Se sentent rajeunis et retrouvent du coeur.

Sur tes ailes tu prends les larmes de la terre
A chaque aube du jour,
Et des hauteurs du ciel, par un joyeux mystère
Tu nous rends en retour
Des perles de gaieté pleuvant dans la lumière.

André THEURIET

Alouette

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