2 décembre 2009
A la triple Hécate
Comme un qui s'est perdu dans la forêt profonde.
Loin de chemin, d'orée et d'adresse et de gens :
Comme un qui, en la mer grosse d'horribles vents.
Se voit persque engloutir des grands vagues de l'onde :
Comme un qui erre aux champs, lorsque la nuit au monde
Ravit toute clarté, j'avais perdu longtemps
Voie, route et lumière et, presque avec le sens.
Perdu longtemps l'objet, où plus mon heur se fonde.
Mais quand on voit (ayant ces maux fin leur tout)
Aux bois, en mer, aux champs, le bout, le port, le jour,
Ce bien présent plus grand que son mal on vient croire ;
Moi donc qui ai tout tel en votre absence été,
J'oublie en revoyant votre heureuse clarté.
Forêt, tourmente et nuit, longue orageuse et noire.
Etienne JODELLE - 1532/1573
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