La malvenue
Elle frappe et rentre
Telle une bombe.
Sa valise est sur le palier
Son manteau blanc
Cache son corps.
Question ardente
Que je n'ose dire.
"Je suis là, je reste,
Ne me renvoie pas"
Yeux de biche blessée
Que je ne peux voir
Pourquoi... Pourquoi... ?
Tout est sous l'habit.
Ses cheveux sont-ils coupés ?
Pourquoi en une seconde
Tant de questions ?
Cynique, pervers
Mon désir brûle déjà
Dans mes parois intestines
Je veux son corps d'ambre
A la peau douce
"Reste..."
Seul mot sec.
Pourquoi... Pourquoi... ?
"Portefaix, s'il-vous-plait
Ma valise, mon sac
Je reste là."
Joie dans le regard vert
Et la voix est si douce.
Je défais son manteau
Je tremble malgré moi
Mais je ne veux pas
Qu'elle sache, quoi ?
D'ailleurs, il n'y a rien
Rien à savoir.
Bon voyage ?
Fait-il beau là-bas ?
Es-tu fatiguée ?
J'ai beaucoup de travail.
Je veux être dur,
Je ne veux pas m'attendrir
Tu es la MALVENUE !
Et son coeur, je le sais,
Se referme.
Elle va me haïr ;
Elle ne sera plus la même.
Et pourtant
OH ! JE L'AIME, JE L'AIME.
Arlette RIVES