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Des poèmes et des chats
24 avril 2009

Le Mousse

Ship_005Il n'avait pas seize ans, ce drôle ;
Il nous fit voir le bâtiment,
Puis quand il eut fini son rôle
Nous salua très poliment.

Je le rappelle à moi d'un geste
"Tiens, dis-je, voilà qui t'est dû.
- Je ne peux pas, monsieur ; du reste,
Le règlement l'a défendu.

- Mais tu peux brûler la consigne,
Sans que j'aille te dénoncer."
Sa tête, sur son cou de cygne,
Se pencha comme pour penser.

Et je vis à son front d'opale
Une rougeur vive monter ;
Ma main effleura sa main pâle :
Je crus qu'il allait accepter.

"Si je travaillais pour moi-même,
Peut-être j'aurais accepté ;
Monsieur, c'est pour celle que j'aime ;
Grand merci pour votre bonté.

Ce que je fais, c'est pour ma mère,
Et si je cours les océans,
C'est qu'il faut dans sa misère
Pour passer l'hiver deux cents francs.

Or, bien souvent, sur la dunette,
Je porte mon regard là-bas ;
Si mon gain n'était pas honnête,
Ma mère ne m'aimerait pas."

En ce moment, du capitaine,
Pour commander la voix gronda.
Quand il fut au mât de misaine,
Là-bas, le mousse regarda.

A. COUDERC

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