La Rose
La rose brillante
S'entr'ouve, odorante,
Par un frais matin.
La rieuse aurore
De ses feux la dore
Sous un ciel serein.
En courant, la brise,
De son charme éprise,
Lui jette un baiser ;
Le zéphir qui passe
A travers l'espace
Va la caresser.
Sur la belle rose,
Au soleil éclose,
Un beau papillon,
Tout heureux de vivre,
De parfum s'enivre
Sous un chaud rayon.
Mais le soir arrive
Et l'ombre craintive
Remplace le jour.
La rose éphémère,
Reine du parterre,
S'incline à son tour.
Sur son aile humide,
L'aquilon rapide
Emporte la fleur.
Les plus belles choses
On le sort des roses
Et de leur senteur.
Ainsi l'espérance,
Bravant la souffrance,
Sourit au matin ;
Mais l'espoir s'envole,
L'illusion folle
Nous laisse ne chemin.
Seul, pour nous encore
Un pur rayon dore
Le sombre avenir ;
Ce souris céleste,
Vrai bien qui nous reste,
C'est le souvenir.
Jeanne M.