Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Des poèmes et des chats
26 octobre 2008

Les bonnes vieilles

Pauvres vieilles ! Ensemble, en songeant au passé,
Comme on cherche à tâtons un sentier effacé,
Comme d'un doigt tremblant on feuillette un grimoire,
Elles vont remontant le cours de leur mémoire.

Et l'une dit : "Mon fils n'avait que dix-sept ans
Lorsqu'il partie en mer, un matin de printemps.
Je ne l'ai plus revu." Puis, cédant aux alarmes,
Elle laisse couler deux ou trois grosses larmes.

L'autre dit : "Je n'avais qu'une fille, et la mort
Me l'a prise à seize ans. Oh ! je la vois encor,
Pauvre ange de douceur, de bonté, de tendresse,
Dont l'âpre souvenir attriste ma vieillesse."

Et la dernière dit : "Moi, j'étais au berceau,
Quand mon père mourut ; dans le même tombeau,
Moins d'une année après, on déposait ma mère.
Je n'ai pas eu d'enfants, mais ma peine est amère."

Pauvres vieilles ! Ensemble, en songeant au passé,
Comme on cherche à tâtons un sentier effacé,
Comme d'un doigt tremblant on feuillette un grimoire,
Elles vont remontant le cours de leur mémoire !

Jean REMY

femmes

Publicité
Publicité
Commentaires
Des poèmes et des chats
Publicité
Archives
Des poèmes et des chats
Newsletter
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 982 264
Publicité