Mimosas

Petites houppes à poudrer de poudre d'or,
De lilliputiens minois de coccinelles,
Les mimosas, aux fins feuillages en dentelle,
Apparaissent, l'hiver, sur nos marchés du Nord.

Plus d'une que le froid sous son vieux châle mord
Troque pour le sou du goûter une parcelle
De ces fleurs, s'éployant molles comme des ailes,
Que le riche dispose en de grands vases tors.

Plantes mignardes, aux branches comme ouvragées,
O mimosas jolis qui sentez la dragée,
Pourquoi charmer le Midi seul avec vos dons ?

Votre or pâle pour notre or vil s'échange donc
Sans pitié de celles que vous feriez plus pures,
Rien qu'à semer vos grains de joie en leurs masures !

Stuart MERRIL - Des roses, des iris et des mimosas d'or