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Des poèmes et des chats
11 juillet 2008

Paysage d'Auvergne

Vers le soir, le soleil sur l'horizon décline,
Rougissant de ses feux sur la verte colline
Les remparts de granit du vieux manoir de Vaulx,
Ces tours, ces clochetons et ces sombres créneaux,
Que huit siècles durant, de ses flots de lumière
Il a déjà baignés. Autour des murs un lierre
S'enroule lentement et revêt l'escalier
D'un manteau toujours vert et d'un air printanier.
Les châtaigniers, couverts de mousse centenaire,
Entourés dès longtemps d'un respect légendaire,
Dressent leurs fronts hautains, ainsi que des géants
Des âges reculés ; ils méprisent les vents,
Et d'un air protecteur étendent leur feuillage
Sur les arbres naissants de tout le voisinage.
Les roseaux, frémissant sous le souffle du soir,
Se reflètent dans l'eau comme dans un miroir.
Le lac sourit, paisible, et la barque légère,
Ainsi qu'un colibri, s'endort sous la fougère.
Au fond de la vallée on entend le torrent
Qui bouillonne et mugit ; sur son flot transparent
Se penchent des bouleaux à la cime argentée.
Les oiseaux tout joyeux dans la haute futaie
Font entendre en adieu leur plus joli concert,
Et leur gazouillement qui dans le ciel se perd
Semble de l'Eternel célébrer la puissance,
Démontrer sa grandeur, chanter sa providence.
La montagne blanchit et le pic de Sancy
Paraît toucher le ciel de son front obscurci.
Le contour des monts tremble et leur ombre s'allonge
Dans le vallon désert qui dans la nuit se plonge.
Le soleil disparu lance un dernier reflet
Aux cimes de Chignors qu'il quitte avec regret.
Le chapeau à la main, récitant sa prière,
Le laboureur ramène à sa pauvre chaumière
La herse et la charrue, et les troupeaux de boeufs
Avec leurs yeux rêveurs, leur air affectueux,
De longs mugissements emplissent les vallées,
Font résonner partout les chansons envolées
De leur gai carillon. Les bons vieux Auvergnats
Regardent tristement les jeux et les ébats
De leurs petits enfants, le menton sur leur canne,
Tout doucement assis au seuil de leur cabane.
Mais un sourire éclôt sur leur visage hâlé
Et ranime le feu de leur regard voilé :
Ils sentent le retour de leur famille aimante,
Hument du vieux tabac... et la soupe fumante.

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