La mort du bouvreuil
Le fusil d'un chasseur, un coup parti du bois,
Viennent de réveiller mes remords d'autrefois :
L'aube sur l'herbe tendre avait semé ses perles,
Et je courais les prés à la piste des merles,
Écolier en vacance ; et l'air frais du matin,
L'espoir de rapporter un glorieux butin,
Ce bonheur d'être loin des livres et des thèmes,
Enivraient mes quinze ans tout enivrés d'eux-mêmes
Tel j'allais par les prés. Or, un joyeux bouvreuil,
Son poitrail rouge au vent, son bec ouvert, et l'oeil
En feu, jetait au ciel sa chanson matinale,
Hélas ! qu'interrompit soudain l'arme brutale.
Quand le plomb l'atteignit tout sautillant et vif,
De son gosier saignant un petit cri plaintif
Sortit, quelque duvet vola de sa poitrine ;
Puis, fermant ses yeux clairs, quittant la branche fine,
Dans les joncs et les buis de son meurtre souillés,
Lui, si content de vivre, il mourut à mes pieds !...
Pensif, et m'accusant, je déposai mes armes.
Ton sang n'est point perdu. Nul ne m'a vu depuis
Rougir l'herbe des près et profaner les buis.
J'eus pitié des oiseaux et j'ai pitié des hommes.
Pauvret, tu mas fait doux au dur siècle où nous sommes.
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http://www.udenap.org/personnalites/brizeux_auguste.htm