30 novembre 2007
D'une fleur sèche
D'une fleur sèche j'ai marqué la fin du livre.
Je souffrais vainement de l'ivresse d'être lâche,
D'être celui qui n'agit pas et qui s'afflige,
Et dont l'or infécond dort enfoui dans l'âtre.
Pour ma tristesse elle effleura sa mandoline
Où les cordes mouraient aux doigts de sa main lasse,
Et sur sa lèvre un lied erra, mélancolique,
Dont elle attiédissait la neige des syllabes...
La voix s'éloigne ; elle est de plus en plus lointaine.
Les vagules d'argent du lied triste s'éteignent ;
Sur la grève du crépuscule, elles se figent.
Et dans la lente mort des notes indécises
Sur mon âme du soir tombe une fine bruine
L'amertume où s'enveloppent ceux qui s'exilent.
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