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Des poèmes et des chats
31 janvier 2007

Histoire de Mouchette (fin)

...elle vient d'apercevoir Liza, une grande chienne, genre dobberman, avec laquelle elle a déjà eu maille à partir. Au dernier affrontement, c'est Mouchette qui en était sortie vainqueur. Cette fois-ci, Liza, pas du tout impressionnée par l'attitude belliqueuse de son ennemie, est bien décidée à prendre sa revanche. Elle avance d'abord calmement, puis prenant un départ à l'arraché, se précipite sur son adversaire complètement désorienté par cette attaque surprise. Une solide empoignade, quelques coups de dents et Mouchette dégage, toute penaude de sa défaite.

Enfin, philosophiquement elle continue sa promenade de son petit pas pressé et tombe, si j'ose dire, nez-à-nez avec "le Dur", un fort brave homme qui n'a qu'un tort, celui de s'occuper du jardin voisin du nôtre. Mouchette ne l'aime pas et généralement lui court aux trousses ; mais la surprise de cette rencontre fortuite, au coin d'une rue, est telle que Mouchette tarde à réagir et c'est son ennemi, qui prenant l'avantage, lui décoche un coup de pied vengeur. Mouchette ne demandant pas son reste abandonne la rue à son ennemi triomphant.

Mais ciel, quel bonheur "n'est-ce pas le gros chat noir d'Emilien qui se promène là-bas d'un air nonchalant ? Celui-là va me le payer pour les autres" se dit Mouchette. "Nous ne nous sommes pas encore pelé le dos, mais toi mon vieux tu ne perds rien pour avoir attendu". Et voilà Mouchette qui part comme un boulet de canon. Ce démarrage sur les chapeaux de roues ne prend nullement au dépourvu le gros chat noir qui très calmement se retourne et attend Mouchette de pied ferme. Maintenant, au contraire, c'est lui qui prend l'offensive et qui d'un bond, toutes griffes dehors se précipite sur Mouchette en lui assénant quelques jolis coups de pattes sur le museau.

C'en est trop et Mouchette complétement dégoûtée rebrousse chemin, un peu tristement, la queue entre les jambes en pensant au panier bien chaud qui l'attend à côté de la cuisinière où ronfle un bon feu de bois. Peut-être mangera-t-elle le morceau de pain beurré et le fromage dédaigneusement délaissé ce matin ?

Oui, vraiment c'est une mauvaise journée, Mouchette a horreur de la pluie.

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